J’AI MAL A MON PAYS ! POINT TRAIT !

                           J’ai mal à mon pays ! 
                                    Point trait  !  



                            J’ai mal à mon pays ! 
                                    Point trait  !  

J'étais à Grand-Bourg samedi premier février, mon constat est simplement angoisse et  tristesse.   

 La Mairie en grande partie est en réfection avec des plaques de béton qui risquent de s’étaler sur la tête du personnel et des concitoyens.
Le Monument aux Morts est classé dangereux, par conséquent fermé par la Commission de Sécurité. 
Le Stade de Foot est impraticable depuis des lustres.
Le Centre de Formation Hibiscus toujours hélas fermé or il semblerait que l’on aurait trouvé une solution. Il en est de même pour le Centre de Formation Maison Familiale de Pirogue, ce centre est désormais et jusqu’ici tristement fermé et aucune solution ne pointe à l’horizon ! 
Au sujet de l'Hôpital de Ducos, les services  de Maternité et de Chirurgie sont toujours fermés et aucune solution politique n’est envisagée or on parle de développement touristique et de développement économique.  

La vie des Marie-Galantais est dorénavant suspendue à un hypothétique hélicoptère et l’on prie le ciel qu’il vienne au plus vite et qu’il n’est pas déjà en mission dans les Îles du Nord ou en Martinique.

 Comment voulez-vous, à cette cadence (ou décadence ) faire venir du monde à Marie-Galante si les structures modernes de la Santé qui sont indispensables à tout projet de développement, font partie d’un système de fonctionnement (ou de dysfonctionnement), qui nuit à leur efficacité et les rend inopérants ? 

Qui serait assez fou pour s’aventurer sur une île où les premiers soins d’urgence ne peuvent pas être assurés ? Comment voulez-vous, dans un tel contexte, que les Hôtels ne ferment pas et que la population elle-même ne soit pas de plus en plus pessimiste quant à ses perspectives d’avenir ?

L’aéroport est définitivement fermé et le souvenir même de ses fastes années semble s’être volatilisé, à plus forte l’idée d’une possible reprise de ses activités ne peut sembler que chimère ! 

L'Avenue Jeanne d'Arc est truffée de nids de poule ; on circule à peine sur l’une des deux voies, les voitures peuvent même se garer en diagonale, on dirait un véritable toboggan.

 On a parlé de courts de Tennis (500 000€). J'ai été sur les lieux, il n'y a pas l’ombre d’un embryon de commencement de construction de court de tennis ; et l’on ose arguer de leur existence et de leur réparation. Des ombres ! Des fantômes ! Tout est à l'abandon !

Depuis vingt ans, l’Eglise de Grand-Bourg est embarquée dans une interminable réfection. On ne sait plus où se sont volatilisés les fameux lustres de Notre Dame de Grand-Bourg ainsi que le marbre légendaire de son autel ?
  
 Une maison X ou Y en ciment R+2 à Grand-Bourg vous revient à 22000€ en impôts locaux pour l'année 2013 rien qu’en ce qui concerne le foncier bâti. Les impôts sont aussi chers que si on habitait l’avenue des Champs-Elysées.

 La dette par habitant est passée de 50 à 478€. Dans la fameuse Base Nautique de 1 400 000€, il n’y a pas un centime de la ville  qui soit entré dans sa réalisation. Elle est, au reste, tristement fermée elle aussi depuis sa réalisation, faute d’un budget de fonctionnement dédié à sa mise en service et de jeunes qualifiés pour permettre son ouverture. Encore une fois, on a mis la charrue avant les bœufs. Comme pour tout le reste !

 Le Complexe Portuaire de Grand-Bourg où tout le monde débarque, depuis plus de 20 ou 25 ans, n’est toujours pas terminé et livré, suite à l’enrochement, la dernière tranche devait permettre le  bétonnage de la structure et son aménageant en eau potable et en électricité afin que les voiliers et autres bateaux de plaisance puissent payer une patente d’accostage.

Tel ne peut être le cas puisqu’il est toujours inachevé, à l’état sauvage, le pire est que la plus petite tempête, je dis bien tempête, je ne parle même pas d’ouragan,  pourrait détruire entièrement tout le tracé de l’enrochement en réduisant à néant 90 % du projet déjà réalisé. 

De plus, la ville est sale, triste et du bord de mer, Rue de la Marine, où se trouve le  débarcadère jusqu’à la plage du Troisième Pont le spectacle qui s’offre à la vue des Marie-Galantais et des éventuels touristes est désolant, dantesque ! Et le pire, c’est qu’il n’y a aucun projet d’embellissement ou de refleurissement de quoi que ce soit, alors qu’on vit dans un pays où tout pousse toute l’année et sans difficultés !

Cette unique plage à proximité du centre-ville, « La Plage Du Troisième Pont »,  où l’on a laissé des baraques anarchiques poussées comme des chicots le long du littoral, crie la déchéance de la Commune. Rien, véritablement rien n’est fait pour proposer à la profession des marins-pêcheurs la création d’un village de pêcheurs, structurée avec la construction une poissonnerie digne de ce nom, aménagée bien sûr d’une chambre froide.  

Comment expliquer et admettre que l’on puisse prendre 23 ans avant de pouvoir refaire la toiture du Château de Murat qui avait perdu sa tête suite au passage d’Hugo en 1989 ? Cette réparation a fini par se faire seulement en 2012.

Il y a quelque chose d’incompréhensible s’agissant de Marie-Galante. On a l’impression que les responsables de cette île ont intégré une notion du temps qui frise le ridicule.

Enfin, ce qui m’a le plus renversé est cet appel au secours qui m’a été lancé par trois jeunes qui dans la morosité et la nonchalance du pays m’ont tenu un langage si pathétique de leur île que  je ne pouvais pas les laisser ou délaisser dans l’esprit d’une négation telle, en leur martelant  que nous étions tout de même un grand Peuple, que nous allions pouvoir nous en sortir et que le sort de Marie-Galante se jouait justement en 2014 avec ces élections municipales.
Je crois qu’ils ont très bien compris mon discours et les enjeux à venir.

De nombreuses structures commerciales continuent de fermer et évidemment sans trouver  repreneurs, ce qui va encore augmenter de manière vertigineuse le chômage des jeunes et, bien entendu, accroître dramatiquement l’hémorragie démographique.  

Grand-Bourg est d’une tristesse quasi-mortuaire. C’est à se demander ce que nous avons fait au bon dieu pour être dans un état aussi lamentable.             J’ai honte et j’ai les larmes aux yeux pour mon Pays !   
J’ai mal à mon pays !

Voilà chers amis mon billet de bord après une  rapide incursion sur la terre de mon père et de ma mère. J’invite alors les journalistes qui le veulent à me suivre un jour dans ce Pays, caméra en main, afin que le monde entier se rende compte de ce qu’il est réellement advenu d’une île guillotinée par certains de ses propres fils.

L’histoire jugera ! 

Bernard Leclaire.

GB le, 01/02/14

                   
                                     



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