15/02/2014 - PLACE DE L'EGLISE - L'HISTOIRE NOUS DIRA ET L'HISTOIRE A DIT !

                          DISCOURS 15/02/2014 - PLACE DE L'EGLISE DE GRAND-BOURG.

                                      L'HISTOIRE NOUS DIRA ET L'HISTOIRE A DIT !



Chers Amis de Grand-Bourg … 
l'Histoire nous dira et l'Histoire a dit ! 


    L’homme qui apparaît devant vous est un homme triste et révolté.
Du haut de mon âge et de mes yeux de fils marie-galantais,  c’est bien la première fois de ma vie que je vois mon île dans un pareil état de décrépitude.

J’ai beau remonté le cours de l’histoire, je ne me rappelle pas du tout d’avoir assisté à un spectacle aussi désolant et aussi funeste. De trente mille habitants dans les années 60 nous en sommes arrivés aujourd’hui à huit mille.

Sans prétention aucune, et sans exagération le moins du monde, je peux vous affirmer qu’il existe deux défauts qui puissent altérer définitivement l’image d’un homme politique;
Je vais vous les nommer, ces deux défauts ; il s’agit de  l’autosuffisance et de l’autosatisfaction !

Certains méconnaissent totalement, par manque d’humilité et par narcissisme, l’utilité éthique d’une saine auto-analyse, d’une honnête et salutaire auto introspection et de l’autocritique. Je crois qu’ils font exprès de s’auto congratuler afin de mieux masquer la réalité de la disgrâce dans laquelle s’enlise inexorablement ce pays, notre Pays.

Chers amis, le temps de l’attentisme stérile et de la morose résignation est révolu, définitivement et résolument terminé.
Nous sommes dorénavant capables de déjouer tous les tours et détours mesquins des prestidigitateurs en herbe et des camoufleurs professionnels. Leurs tours de passe-passe ne passent plus et ne peuvent dès lors, abuser que des oreilles de polichinelles.
La réalité est bien trop forte contre les illusions d’optiques que l’on nous tend.
N’acceptez pas, n’acceptez plus  que l’on vous prenne, que l’on nous prenne,  pour ce que vous n’êtes pas ou pour ce que nous ne sommes pas !

Exigez et exigeons votre Respect et notre Respect !

Réclamez que votre Ville soit moderne et que votre Pays soit capable de vous procurer du bonheur ! C’est-là, une exigence et une obligation !
Les élus n’ont d’autres missions que de gérer aux mieux les intérêts du Peuple. Vous êtes des citoyens, vous payez des impôts et vous ne quémandez pas ! Vous êtes le Peuple !
Nous ne sommes pas des mendiants de grand chemin à la merci des miettes lâchées, par-ci ou par-là !

Lorsque vous réclamez l’eau potable, l’électricité, des routes en bon état et bien éclairées, des logements, du travail, une église aux murs sécurisés, une terrain de foot pour la jeunesse, à Tivoli, une salle des fêtes qui ne fait pas injure à la dignité des hommes et des femmes de ce pays, un complexe omnisports avec l’éclairage nocturne, des courts de tennis enfin réalisés, une base nautique qui ne soit pas un fantôme et un repère de désorientation, une compagnie aérienne et un aéroport représentatif de votre pays, un hôpital organisé qui fonctionne comme cela a toujours été le cas sur cette île, un complexe portuaire terminé et fonctionnel, un Château de Murat entretenu où les touristes peuvent payer un euro symbolique pour y accéder, un vrai projet de réfection de Roussel Trianon,  une Plage du Troisième Pont dans une autre posture que cette entrée dans la Ville où l’anarchie le dispute à l’obsolescence…

Il fut une époque où la géniale idée de la création d’un village de pêcheurs avait germée dans ce pays ; à cette idée était associée l’idée d’une poissonnerie avec la création d’une école de pêche.          Lorsque nous connaissons le goût des Îles du Sud pour le développement de la pêche  … alors pourquoi pas !
Une Mairie qui ne risque de s’écrouler sur le personnel et sur les concitoyens, un Monument aux morts qui ne fait pas insulte aux braves qui sont partis en Dominique pour rejoindre le Général De Gaulle lors de son appel du 18 Juin 40, un Centre Hibiscus et Centre de Pirogue qui fonctionnent pour la formation des jeunes Marie-Galantais, … quand on connaît tout cela, dis-je, il faut l’admettre, chers amis, vous êtes dans votre droit le plus normal et le plus humain d’exiger de vos élus le meilleur d’eux-mêmes … a fortiori ces quelques doléances qui ne sont que le fruit de la décence la plus élémentaire !

Encore une fois, nous ne quémandons pas … ! On vous doit un pays en action, un pays qui avance, un pays qui bouge, un pays qui se bat, un pays qui veut vivre, qui veut exister … un pays qui veut simplement sa part de bonheur dans cette Mondialisation sans vergogne.  

Jusqu’à aujourd’hui, il est dans la tourmente et le désarroi. Moi, fils marie-galantais, ce triste constat est la vraie raison de ma présence à ses côtés. Oui, j’ai vu de mes yeux vu et entendu un seul être se lever, crier l'exaspération contre la déchéance du Pays, de notre Pays.


Un seul homme que j’entends dans la cohue du désespoir, il est le seul que je vois et que j’entends ici à Grand-Bourg, en Guadeloupe et même en France pour défendre ce pays qui se meurt à la barbe d’un groupuscule « statue figée de la damnation » ! (GT).

Si je suis là, ce n’est pas parce que je pratique et entretiens un quelconque culte de la personnalité. Non ! Il y a longtemps, très longtemps déjà  que de mes yeux, je vois et j’entends battre l’âme des hommes et je peux vous affirmer que celui-ci vous aime… de cet amour qui dit oui à l’espoir, oui à la résurrection de Grand-Bourg et de Marie-Galante, il aime son pays car il connaît son cœur, il « est » son cœur !  

Il aime ce Peuple de Marie-Galante car il le porte en lui. Et j’en suis sûr, il se battra pour vous, pour nous, pour vos enfants et pour l’avenir de ce caillou béni dont on peut s’étonner que l’histoire ait placé son destin entre des mains qui n’en aient cure de son avenir et de son mieux-être… !

Faites-nous confiance et dès le 31 décembre 2014 vous verrez que Grand-Bourg sera déjà sur les rails du Progrès.

La Présidente du Conseil Régionale viendra ici régler les urgences du pays. Car notre appel sera entendu.

Le Président du Conseil Général viendra ici régler les urgences du pays. Car notre appel sera entendu.

Le Ministre des Outres Mers viendra ici pour régler les urgences du pays. Car notre appel sera entendu.

Le Premier Ministre Français viendra ici pour régler les urgences du pays. Car notre appel sera entendu.

Le Président de la République Française viendra ici pour régler les urgences de ce pays. Car notre appel sera entendu et écouté.

Sachez qu’aucun homme n’est au-dessus des autres et, puisque la situation l’exige, nous affirmons que nous ne quémandons rien, rien que ce, à quoi nous avons légitimement droit.

Oui, nous exigeons que toutes les Instances ayant le pouvoir autour de nous se mettent en branle pour rectifier le retard économique et structurel qui nous gangrène, qu’ils prennent leur responsabilité face à l’histoire !

Que l’on donne aux Marie-Galantais ce qui leur revient de droit car depuis trop longtemps nous sommes les délaissés de l’Archipel.
Qu’en est-il donc de cette réalité "archipélagique" dont on s’enorgueillit tant… mais alors, il faut la faire fonctionner cette réalité-là. Il faut l’activer.


Il est temps de se réveiller et de crier jusqu’à ce que l’on nous entende au sens noble du terme.
J’en ai marre de ces appellations "infantilisantes" de Grande Galette ou de Grande Dépendance. Je ne veux plus que l’on s’adresse à nous avec des épithètes infamantes et plus de tapotements sur l’épaule.  Il est temps, il est grand temps que l’on comprenne que nous avons aussi notre pierre à porter à l’édifice.

Nous ne voulons plus être les spectateurs d’un monde qui se fait sans Nous. Au contraire, nous voulons par notre générosité, notre intelligence, nos spécificités, nos idées... participer et collaborer à l’émergence d’un Monde où toutes les bonnes volontés seront indispensables.

Exigeons le Respect pour ce peuple vaillant, ce peuple ô combien grand et travailleur ! Lequel fut dans l’histoire quatre ans durant indépendante, ce pays qui, au cours de la première et de la deuxième guerre mondiales, a servi de grenier à la Guadeloupe.

Ce peuple qui a donné depuis des lustres tant de brillants et illustres Marie-Galantais non seulement au « continent » Guadeloupe mais au monde entier.  « Continent » oui continent, encore une autre expression infamante qui (soit dit en passant) signifie, en creux, que les Iles du Sud jouent un rôle subalterne, secondaire par apport au centre, nonobstant leur contribution historique, culturelle, intellectuelle non seulement à la Guadeloupe mais à tant d’autres terres à travers le Monde.

Pendant vingt quatre ans on s’est évertué à rabaisser, à ternir, à barbouiller, à déshonorer, à ratiboiser, à démonter, à dénier, à liquéfier, à souiller, à vider, à dévider, à déstabiliser, à décontenancer, à annihiler  … un Pays, un Peuple qui pourtant n’aspirait qu’à son élévation, qu’à sa modernisation et qu’à son évolution dans et vers le monde de la réussite.

Nul n’aurait mieux inventé, créé, engendré, vomi le mal, l’ignominie, la dégénérescence, la morosité et l’échec … de la sorte que ceux-là, les mêmes qui, vingt quatre ans avant réclamaient le Pouvoir.

Et me tournant vers vous, fils indignes, j’affirme oui : Vous êtes des fils indignes !
Je vous accuse d’avoir mis à genoux terre, mon pays et mon peuple ... qui aujourd’hui sombrent dans le pessimisme et l’obsolescence.

Je vous accuse d’avoir détruit l’espoir.
Comment voulez-vous qu’une Jeunesse puisse s’épanouir dans le vide et la morosité de l’inactivité, de l’inaction, du néant, de l’inexistence et la "zombification" des êtres et des choses ?

Oui, je vous accuse de regarder avec des yeux d’aveugles.
Oui, je vous accuse de votre léthargie néfaste et funeste.
Oui, je vous accuse d’avoir délibérément livré ce pays alavaltori  et au pillage de lui-même.
Oui, je vous accuse de n’avoir pas eu, de n’avoir pas pu, porter une vision moderne dans un monde qui se mondialise à outrance et qui avance s’en foutant des miséreux.

Oui, je vous accuse d’avoir égoïstement pensé à vous en oubliant le contenu d’une île qui méritait une autre photographie que celle qu’elle arbore dorénavant à la barbe du monde.
Oui, je vous accuse de votre bombement de torse suffisant et irresponsable.

Je vous accuse d’avoir abandonné le pays entre les mains d’un loup solitaire affamé de clinquant et de prestige.
Je vous accuse d’avoir occupé sans envergure et sans esprit de responsabilité un poste dont, dans le fond, il faut le dire, vous n’aviez rien à foutre.
Je vous accuse, oui, d’avoir, suite à votre réussite personnelle, d’avoir indignement abandonné, délaissé, lâché, une si noble tâche entre les mains de quelqu’un d’autre sans avoir laissé cette noble population mot dire. 

Je vous accuse, oui, de bassesse et d’irresponsabilité ; de n’avoir pas eu le cran de défendre votre bilan puisque vous aviez déjà mesuré le vide dont il ressortissait. Lorsque les rats abandonnent le navire cela signifie que tout espoir est perdu.

Je vous accuse alors d’avoir mis à l’agonie un Pays  où il va falloir mettre en œuvre une énergie décuplée et un travail incommensurable pour inverser la descente vers les gouffres amers de l’échec et du silence.

Chers Amis que de temps perdu !
Que de temps gaspillé !
Comme on vient de le voir,  il faudra bien reconstruire pour redorer le blason de Grand-Bourg.
Mais quel gaspillage !

L’équipe qui se présente devant vous est la seule aujourd’hui qui soit véritablement capable de redonner espoir et vie à ce Pays Marie-Galante et ils le savent. Amis d’ici et d’ailleurs soyez tous très attentif à nos interventions et rentrez sans plus tarder avec nous dans la grande dynamique des lendemains du respect et de l’honneur !

Merci de votre religieuse écoute, votre serviteur Bernard Leclaire.
A très bientôt mes Amis !

Discours prononcé le 15/02/2014, sur la place de l’Eglise de Grand Bourg, après avoir lu à la population en préambule mon article : « J’ai mal à mon Pays !  Point Trait ! »



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