CÉSAIRE, Toujours d’Actualité… Déconnexion Politique totale aux Antilles !



CÉSAIRE, 

Toujours d’Actualité…

Déconnexion Politique totale aux Antilles !

 

La question d’Aimé Césaire est plus que jamais d’actualité. 


Sommes-nous des Français à part entière ou des Français entièrement à part ? 

     

Si, à l'époque déjà, ce dernier s'interrogeait sur le fond de cette question, il semble évident qu'il maîtrisait les tenants et les aboutissants de sa réflexion pour décider de la poser. Ainsi, sa réponse, sans avoir à la donner, sautait aux yeux. Le poète a raison de pointer du doigt des évidences que l’on a parfois peine à déceler.  

De nos jours, cette interrogation est encore plus cinglante. En 2009, il y a eu 44 jours de grèves contre la Vie Chère en Guadeloupe. La Martinique et la Guyane ont suivi le pas puisque ces populations subissent la même « pwofitasyion ».

Les accords signés de cette révolte ont très rapidement volé en éclats. Nous sommes ainsi retournés à la case départ avec un phénomène de Vie Chère encore plus rude pour nos concitoyens. 

Actuellement, la Martinique emboite le pas, avec deux mois déjà de barrages et de confrontations contre les forces de l’ordre. Un pseudo-accord a été acté entre les Politiques, l’État et les Représentants de l’économie locale. Or, le RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et Ressources Afro-Caribéens) n’a pas validé cet accord. Or, il s’agit-là de l’entité qui dès le départ réclamait une entente, dans le but de baisser les marges abusives des sociétés. Lesquelles, a priori, détiennent le monopole de la grande distribution.   La répression semble des lustres depuis, plus facile que la communication, tout comme en 1952, 1967 et 2009. 

On veut nous faire croire que réclamer plus d’égalité et de bon sens dans une politique de prix, plus juste et plus abordable pour la population, constitue le crime. Cette monomanie de renverser une situation, voire inhumaine comme un fait légal et tout à fait dans la normalité de la vie. Cette habitude à vouloir vous faire accepter l’inacceptable, le retour à la philosophie et à la stratégie du « bien meuble » ! Il y a là, forcément, une absurdité qui ne passe plus ! Tout le monde sait qu’il sera impossible d’obtenir les mêmes prix par rapport à l’hexagone, mais le différentiel de folie est dorénavant à revoir. Sinon ces territoires iront tôt ou tard à l’explosion totale.  

Baisser les prix de 6 000 produits sur 40 000, évidemment, à croire que l’on nous rit au nez. Puis, quel dispositif de contrôle pour faire respecter cette décision ?  En Guadeloupe, rien n’a été respecté par suite du Mouvement du LKP.    

Attention ! Certains lettrés de chez nous critiquent vertement le Mouvement en Martinique contre la Vie Chère, en établissant une stupide comparaison avec celui de 2009. Quinze ans après …. le monde a déjà changé ! Tout a empiré et la réalité n’est plus la même.  Politiciens, Syndicats et Autres… n'ont plus cette reconnaissance du Peuple. La méfiance et le dédain ont pris place. 

Dès lors, le ras-le-bol peut à tout moment générer des réactions collectives spontanées. Nos lettrés s’attaquent inopinément à la forme et non au fond. Critiquer le RPPRAC n’est pas la solution. L’État français s’en charge déjà suffisamment pour ne pas rentrer dans cette danse macabre.  Nous avons l’obsession de ne jamais voir d’où vient le feu. Nous nous contentons de constater l’incendie et non ses causes. L’atténuer aujourd’hui avec quelques casseroles d’eau n’est pas l’éteindre pour toujours. Cette réflexion de la critique facile va encore créer de ridicules tensions entre Martiniquais et Guadeloupéens. On n’a pas besoin de cela en ce moment, ni pour demain, ni à jamais.   Au contraire, aujourd’hui, nous devons obligatoirement avancer du même pas, face à cette guerre contre la Vie Chère qui gangrène nos régions. C’est de cette vérité que nous allons pouvoir affirmer de substantielles améliorations de notre monde.  Ce sujet est le seul pour l’instant à pouvoir faire consensus au sein de nos populations. De plus, il y a là un travail psychologique et pédagogique à mettre en place pour une réelle prise de conscience des effets négatifs d’un système qui joue uniquement de supercherie et d’hypocrisie. 

Pour revenir à la question de Césaire, je prendrai un exemple très parlant sur l’absurdité des politiques publiques menées dans nos régions par le pouvoir central. Un exemple qui démontre l’inexistence de nos représentants politiques et bien sûr leur inefficacité. 

De surcroît, nous parlons plus que jamais du réchauffement climatique. De fait, nous n’avons plus le choix. L’Europe est à l’avant-poste et depuis quelques jours, de soudaines inondations dévastatrices viennent manifestement fragiliser davantage des régions entières. Le mois dernier, nous avons même vu un ouragan traverser l’Atlantique et repartir vers la France en créant de catastrophiques inondations. Il y a dix ans de cela, les spécialistes annonçaient les effets du réchauffement des océans et de la fonte des glaces pour les trente ou cinquante ans à venir. Force est de constater que nous y sommes. Les USA viennent de subir deux ouragans en deux semaines d’une rare violence. Nous ignorons jusqu’où ira le déchainement de la nature, alors que rien, fondamentalement, n’est fait pour éveiller la prise de conscience et de prendre d’urgence de nouvelles directives. Comble de l’histoire, les Américains viennent de réélire un horrible candidat qui affirme que le réchauffement climatique est une chimère. 

Bref ! Venons-en au fait.  

Le « Plan Solaire 2024 » accorde trente milliards pour l’écologie et la transition énergétique. L’État français s’engage à porter la part des énergies renouvelables à plus de 30% d'ici à 2030. Il y a donc urgence de rectifier le tir et nous approuvons. 

L’objectif est d’équiper en solaire des foyers français en autoconsommation d’électricité, de permettre aux propriétaires « éligibles » d’avoir un projet solaire rentable, sans démarche et sans réduire leur pouvoir d’achat. 

Il faut savoir que la nouvelle génération des panneaux solaires « hybrides ou aérovoltaïques » permet de produire de l’électricité, et par ailleurs, de produire le chauffage et la climatisation. Une vraie solution verte, de trois en un. 

Il faut aussi savoir qu’en France hexagonale et en Corse, plus de deux millions de foyers réalisent déjà des économies, allant jusqu’à 70% sur la facture d’électricité. Le gouvernement français subventionne volontiers l’achat et la pose des panneaux solaires, depuis 2024 et jusqu’à 2030, à hauteur de 9 976€ pour la part « Ma Prime Rénov ». 4 412€ pour la part « Prime Certificats d’Économie d’Énergie ». Ainsi, nous retrouvons un montant de 14 388€ en financement total par foyer. 

L’idée n’est pas tout simplement de porter cette information. Lisons un peu entre les lignes et ce qu’il faut comprendre, c’est que nous sommes, nous Antillais, tout simplement et radicalement exclus de cette disposition écologique. Ce programme ne nous concerne pas, circulez, il n’y a rien à voir ! 

Comment comprendre la logique des personnes qui nous gouvernent sinon de constater essentiellement leur méchanceté et leur machiavélisme ?  

S’il y a des terres qui devraient être pilotes en termes d’énergie solaire, ce sont bien les DOM et les TOM. Comment faire comprendre aux populations des OM qu’ils n’ont pas droit à cette subvention ?  Or, nous sommes ensoleillés toute l’année, nous subissons au premier chef les intempéries catastrophiques dues au réchauffement climatique. Les ouragans sont de plus en plus nombreux avec une force diabolique, à un point tel que l’on est prêt à créer une classe au-dessus du niveau 4. 

Tout le monde se souvient de l’ouragan HUGO en 1989. Nous avons depuis eu beaucoup de chance, mais personne ne sait jusqu’à quand elle va durer.  S’il y a une région où l’on doit fournir des efforts en matière d’écologie, c’est bien ici. Or, nous sommes écartés de toute stratégie permettant d’améliorer cette dangereuse situation qui perdure en s’intensifiant. Le pire est à venir. 

À quoi joue alors ce gouvernement qui n’a de cesse de nous montrer et de démontrer que nous sommes de la seconde zone et les derniers de la classe ? Il faudra un jour avoir le culot et la franchise de cracher aux visages des Antillais la haine que vous leur portez. Arrêtez l’hypocrisie et ayez le courage de nous regarder en face et d’affirmer enfin le fond de votre âme.  Pourquoi ne pas élargir cette subvention aux Antilles-Guyane ? Or, vous le faites pour la Corse ! Nous n’avons rien contre la Corse, n’empêche que nous constatons qu’elle est bien dans le dispositif et nous, NON. 

Par conséquent, le grand Aimé Césaire avait raison dans son interrogation affirmative. Nous sommes des pseudos français entièrement à part. Au moins là, on le sait, nous saurons que faire et de quoi demain sera fait.  

Cependant, j'appelle à la rescousse nos députés et sénateurs pour demander à l’État français de rétablir le respect de nos Populations. Par ailleurs, nous ne réclamons pas plus que les autres, mais les mêmes avantages. Point barre !

Pour enrichir notre réflexion sur les enjeux écologiques dans le contexte des territoires caribéens, nous devons mentionner une journaliste, auteure et militante pour ses critiques du capitalisme sauvage et de la mondialisation.

Il s’agit de Naomi KLEIN (No Logo et La Stratégie du Choc) qui est une Canadienne. Ainsi, elle aborde les crises environnementales et sociopolitiques, mettant en lumière l'urgence d'une action collective pour faire face aux défis écologiques contemporains. Son livre (Tout peut changer – 2014) pourrait particulièrement résonner avec nos luttes des territoires caribéens. Klein établit un lien fort entre la justice économique et sociale. Elle plaide pour des actions contre la pollution environnementale et les inégalités sociales. 

Le pire, savez-vous qu'EDF Guadeloupe a porté, en un an et demi, trois augmentations de 10% sur les factures d’électricité ?  Ce qui nous ramène aujourd’hui, pendant que j’écris, à 30% d’augmentation globalement. Selon les dires, téléphoniquement, d’un agent de chez eux, ce n’est pas fini. 

Il y a certes une grève à EDF Guadeloupe, mais ce n’est pas pour avoir augmenté le coût global de la facturation sur la tête des Guadeloupéens.  

Encore une fois, nous regardons le doigt et non l’objectif pointé.  Quand allons-nous revenir sur terre ? Où sont nos Députés et Sénateurs ?  Que font-ils ? Qui défend ce Pays ? Qui parle au nom de ce Peuple ? 

La dualité évoquée dans l’interrogation de Césaire reflète les tensions entre l'idéal républicain d’égalité et les réalités vécues par les populations antillaises et guyanaises. Lesquelles continuent de lutter pour une reconnaissance et des solutions adaptées à leurs besoins. Sa question nous invite plus que jamais à une réflexion sur la solidarité, l’identité et les droits des citoyens vers l’autogestion de nos régions. Sachant, a priori, qu’il nous revient de produire les modalités de ce CHANGEMENT et non en attendant sur un État qui, lui-même, n’arrive même plus à anticiper la demi-heure à venir. 

Nous sommes « LA » SOLUTION. 

 

Grand-Bourg, le 07/11/24

Bernard N’DENDELE LECLAIRE 

Écrivain Marie-Galantais. 




 

 

 

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