LETTRE OUVERTE A MARYSE ETZOL DU 06/02/2017

                     Lettre Ouverte à Maryse ETZOL  du 06/02/2017



                      Lettre Ouverte à Maryse ETZOL du 06/02/2017

            Aurions-nous le droit d’adopter la posture des trois singes ?

Mon souhait le plus grand serait que l’on s’attaque d’abord au désenclavement de cette île, en réclamant à l’Etat d’établir une   « continuité territoriale » tangible par la mise en place d’un réseau aérien adapté ainsi qu’un projet maritime digne de ce nom, pour faciliter tous déplacements.

Comment parler de développement touristique sans cette mobilité évidente et indispensable ?

Pourquoi ne pas parler d’Internationalisation de l’Aéroport des Basses ?

Pourquoi ne pas envisager la double opportunité pour le Port de Folle-Anse en réaménageant sa structure certes, à vocation sucrière mais aussi touristique, afin de recevoir à quai les paquebots de croisières. (1 ou 2par passager pour la Commune).

Pourquoi ne pas poursuivre l’aménagement du Port de Grand-Bourg et sortir de cet enrochement définitif ?
Le jour où nous subirons un deuxième ouragan comme Hugo, cet enrochement deviendra un projectile contre les habitations du littoral.
 La tranche finale devait normalement consolider l’existant par un bétonnage rendant compact les différents blocs. Depuis plus de 20 ans ces travaux ne sont  toujours pas réalisés !

A quand la possibilité de sortir et d’entrer dans les vedettes sans pour cela se faire surprendre par la pluie ?  Je pense surtout aux handicapés et aux personnes âgées.

Pourquoi ne pas se battre avec autant de fougue pour la réouverture d’une maternité à Marie-Galante ? (Je dis même, Polyclinique ou Hôpital) ?

Que fait-on des vestiges de l’hôtel KAÏWAN ? Pensez-vous réellement qu’il n’y aurait rien à faire ?

Pourquoi ne pas mettre en place une Politique d’agrandissement  ou d’élargissement du réseau routier marie-galantais en créant des ouvertures dans les campagnes et à l’intérieur des terres, afin de rendre plus attractif le cœur de  l’île ?
  Le réseau routier du pays existe depuis des lustres et personne n’a jamais pensé à son redéploiement ? Les plus beaux coins sont toujours inaccessibles. Et on parle encore de développement touristique !

Pourquoi ne pas mettre en place une véritable réhabilitation des sites touristiques – des anciennes usines et distilleries ? (Robert – Bernard etc. …).
 Les vestiges sont les témoins du passé et on pourrait en faire des œuvres d’art.

Il en serait de même pour l’Aménagement de l’entrée du Grand et du Petit Trou à Diable ?

A quand l’extension du Boulevard Maritime jusqu’à la plage de la Cible ?

Lieu où l’on devrait créer le fameux Village de Pêcheurs.

A quand une vraie politique d’aménagement des plages de l’île ? (cabanons – sanitaires – douches – restaurants etc. …).

Pourquoi ne pas promouvoir un passage International de la Mode à Marie-Galante ?

Pourquoi ne pas inviter chaque année le FEMI  pour deux jours d’activité sur notre île ?  

Il en va de même pour le Tour Cycliste de la Guadeloupe, cela s’est fait dans le passé.

Pourquoi ne pas se battre pour un « Salon du Livre » sur notre île ? En Guadeloupe même, il n’existe plus, cela fait plus de dix ans ! N’est-ce pas un créneau pour ce Pays Marie-Galante  qui prône l’excellence ?

Que propose-t-on au Pays pour le Centenaire de Guy Tirolien ? Pour cette année 2017 proclamée « Année Guy Tirolien » ?

Où est cette organisation pour rationaliser la filière Pêche ?  On a dans le passé parlé « d’Ecole de Pêche ».  Voilà une idée et une vocation marie-galantaise.

Evidemment on pourrait poursuivre longtemps cette énumération afin de prouver que beaucoup reste à faire pour améliorer l’existant des Marie–Galantais. Car, en effet presque tout reste à faire.

Je ne parle même pas de statut ou de fiscalité, le monde connaît mon  point de vue sur la question. La « dépendance » Marie-Galantaise est une absurdité historique !

Je voudrais humblement revenir sur le sujet du moment qui est directement lié à la pérennisation de la filière canne, avec cette épée de Damoclès qui danse sur la tête de notre dernière Usine à sucre, laquelle encore essaye  de résister.

Voilà un sujet on ne peut plus délicat, complexe et amphigourique.
Je ne suis pas un spécialiste de la question mais à travers mon propos, je parle en qualité de marie-galantais.

Je suis fils de Commerçants marie-galantais. Je suis né à Marie-Galante et  ma mère me disait souvent que c’est grâce aux gens de la campagne et aux  planteurs de canne qu’elle a pu élever ses enfants. Je me sens alors naturellement redevable envers cet univers. Vous comprendrez alors pourquoi je me sens  concerné par la situation préoccupante des planteurs.
Aussi, l’écrivain Marie-Galantais que je suis, parle  avec son âme et son cœur. Je suis un passionné et un amoureux fou de mon Pays, de mon Peuple et de ma Terre.
Ce Pays  m’habite à un point tel que je n’ai pas besoin d’y être pour quérir la voix et les cris des pères fondateurs.


S’agissant de la « Grande-Anse-Gate », voilà un projet ficelé d’un bout à l’autre, conceptualisé depuis 2012, et qui pour cette campagne 2017 devait être opérationnelle.       A priori, il était question d’une unité Bagasse/Charbon, et l’ensemble des politiciens du moment,  aujourd’hui encore en place, ont validé un autre projet, plus vert et donc plus propre.
Cette unité serait une Centrale Bagasse/Biomasse. Ce projet n’a en rien changé et, est le même, validé et approuvé par l’ensemble des concernés par la question.
Au moment de rendre opérationnel ledit projet, les actuels responsables politiques trouvent plus adapté une Centrale Thermique pouvant même, porter l’île vers son indépendance énergétique.

Oui, et là, tout semble mirobolant.
  
Sauf que, ledit meilleur projet est au stade de l’embryon. C’est un concept et non un projet, qui mettra manifestement des années  avant de voir le jour.

En attendant, on fait quoi ?

L’Etat ne reculera pas et aucune subvention de 1 600 000€ ne  sera versée à l’Usine pour son redémarrage cette année.  Les conditions, a priori, engagées ne sont pas respectées.
Les 800 000€ qui doivent être versés par la Région demeurent jusqu’à nouvel ordre en souffrance, puisque sous contrat de l’engagement Bagasse/Biomasse.

On se regarde en chiens de faïence et l’usine de Grande Anse avec ses 1200 planteurs scrutent l’horizon les bras vers le ciel. Comme l’affirme la Présidente du Conseil Départemental, (marie-galantaise de surcroît), pouvons-nous attendre 2020 pour l’élaboration et la finalisation d’un projet Centrale Thermique ? Lequel projet en 2020, sera lui-même probablement déjà obsolète.

L’appel au consensus me semble plus raisonnable. Il serait alors plus judicieux d’adosser  au projet validé et opérationnel un avenant à court terme pour l’utilisation de la Bagasse. Le  statu-quo et le choc frontal qui ne mèneront nulle part.

Marie-Galante, peut-elle se payer le luxe d'accepter la fermeture de sa dernière unité sucrière ? La question fondamentale est là.
Dans une dialectique des évolutions naturelles, il semble tout à fait évident que le fonctionnement de cette unité aille dans le sens d’une écologie plus propre et plus juste. Mais, en attendant, peut-on faire abstraction du réel, du quotidien et de "l'immédiateté" ?

Où est l'URGENCE ?

Allons-nous fermer l'Usine de Grande Anse ? Comme si, subitement,  "l'indépendance énergétique" de la triste petite île Marie-Galante devenait la chose la plus importante sur cette terre.

Nous ne sommes plus au temps de la SPEDEG à Marie-Galante et du dernier « cacatoire »  avalé par la mer sous les vents du cyclone Cléo.

Notre ultime  usine fermée, comment allez-vous rémunérer les 1200 planteurs ? A croire que le bon sens a vraiment déserté certains esprits. Il y a des symboles intouchables, l'histoire le rappelle tous les jours.
Nous avons la mémoire courte.
  
Allons-nous pouvoir de la sorte,  combattre le dépeuplement de cette île, le vieillissement de la population et le marasme économique grandissant ? 
D’un point de vue purement écologique, j’entends très bien l’absurdité de faire venir en granulé, du bois du Canada ou du Brésil.

 L’usine travaillant cinq mois pendant la récolte oui, alors comment fonctionner l’année durant, sinon par l’apport du bois importé ?

Pourquoi avoir soumis le versement des subventions à la contrainte du démarrage du projet Bagasse/Biomasse ?

Pourquoi avoir signé un tel projet sachant que l’île a déjà expérimenté les Éoliennes sur Capesterre ?
Pourquoi n’avoir pas priorisé le « triptyque » : solaire/bagasse/éolienne ?

Je crois que cet énorme imbroglio vient du seul fait que les politiques nous engagent un peu trop à la légère vers des lendemains incertains. Un tel sujet aurait dû davantage tenir compte  d’analyses pour mieux aboutir.
Nous voyons là, les limites de nos dirigeants qui persistent et qui signent toujours avec cette même méthodologie de solitaire et qui, dès que les choses se corsent,  n’hésitant pas à renier sans scrupules  leurs propres décisions. 
 
Si l’Etat dit oui au versement des subventions en revoyant le projet d’Albioma, je dis immédiatement oui pour la Centrale Thermique et l’indépendance énergétique de mon île. C’est une évidence.

Si l’Etat Français campe sur le fait que les subventions ne seront versées, qu’en respectant la signature commune, alors je préfère accepter la continuité du fonctionnement de Grande Anse, tout en me battant pour l’amélioration et le remplacement à terme, de ce projet par la future Centrale Thermique.

J’aime bien le vieil adage qui dit « un tien vaut mieux que deux tu l’auras ».

Je n’accepterai jamais, et aucun marie-galantais sensé ne pourrait le tolérer, l’idée de la fermeture de cette Usine. Il y va de l’âme du Pays.

On ne badine pas et on ne rigole pas avec la rémunération des gens qui leur vie durant se battent pour joindre les deux bouts.
 Nous devons faire preuve de bon sens, afin de ne pas rompre les équilibres en jouant le chaos ou à la roulette russe. Surtout, quand il ne s’agit pas de votre propre survie.
Je vous demande de faire preuve de pragmatisme. Le peuple marie-galantais a besoin de calme et de sérénité, il serait souhaitable que nous allions vers l’apaisement en tenant compte des doléances des planteurs.

Le temps de l’indépendance énergétique viendra. Je ne crois pas que le redémarrage économique de notre île passera essentiellement et immédiatement par cette action. Revenons sur terre, mettons-nous au travail sur les basics, car nous nous heurtons encore trop souvent aux évidences de notre quotidien.

Bernard LECLAIRE.

          GB le, 06/02/2017.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

TERRE DE BLUES 2023, MON RESSENTI ! FORCES, FAIBLESSES ET AVENIR.

Grand-Bourg en flammes…

Que sommes-nous devenus ? NON à la fermeture du Collège de CAPESTERRE DE MARIE-GALANTE !