TERRE DE BLUES 2023, MON RESSENTI ! FORCES, FAIBLESSES ET AVENIR.





                         TERRE DE BLUES 2023, MON RESSENTI ! 


 

                               FORCES, FAIBLESSES ET AVENIR.

 

 

 

NOU KAT SE YONN 

 

 

Après deux ou trois ans de non-représentation à cause, entre autres, de la COVID, mais également par un manque de financement, ça y est, nous y voilà !  

 

Terre de Blues a repris le flambeau, vingt et unième réalisation, tant mieux, c'est un excellent événement et d'ailleurs Marie-galante devrait jouer davantage la carte de l'événementiel, nous y reviendrons. 

 

Une population qui double, voire qui triple lors d'un tel événement est, a priori un franc succès qui mérite attention, analyse, amélioration, professionnalisme et exemplarité pour développer économiquement notre territoire.

 

Cette manifestation n’a plus l’âge de l’adolescence, elle existe depuis l’année 2000 et en 2013, on accueillait déjà 13 000 festivaliers.  On peut largement prétendre accéder enfin à une forme de maitrise grâce à une légitime expérimentation. 

 

Au fil des années, on peut applaudir la qualité du choix des artistes programmés et le public n’est pas dupe, répondant toujours présent lors des différentes manifestations.

Je remercie l’effort financier de la Région pour avoir contribué à la finalisation du Boulevard en direction de la plage du Troisième Pont à Grand-Bourg. Les travaux du débarcadère ont pris du retard, il est dommage qu’ils n’aient pas pu être terminés avant le festival. Nous remercions aussi l’État, les Collectivités majeures et tous les Sponsors privés qui, cette année 2023, ont contribué pour que cette opération de promotion de notre île se fasse. 

 

L’organisation interne, qu’il s’agisse des loueurs de voitures ou de la location de gîtes, fut très vite saturée. Le succès de cet évènement mérite tout de même une analyse économique et statistique bien plus poussées afin de répondre pertinemment à l’immense demande. 

Ce Festival a vingt-et-un ans, il monte encore en puissance et une véritable transparence s’impose dans le but d’anticiper les années à venir, surtout si nous tenons réellement à pérenniser cette activité, voire la démultiplier comme un levier économique pour l'île. 

 

Il y a malheureusement un tâtonnement, un aspect Michel-Morin qui est encore trop visible. Une trop forte concentration basée autour de la sortie des bateaux qui vient restreindre le potentiel global de Terre de Blues.

 

Ce pôle géographique est dépassé et saturé. Les stands sont trop empilés les uns contre les autres ce qui masque une réelle visibilité de chacun. Il va falloir penser à étaler les activités en « Village » afin de laisser mieux circuler les gens, mais surtout les voitures. Il faudrait un village pour le culinaire avec les spécialités de l’île, un pour les Éditions avec des conférences (Bibliothèque Guy Tirolien) et un mini Salon du Livre, un pour les vêtements et manifestations de défilé de mode traditionnel et moderne, démonstration et signification des différentes coiffes des Matadors. On pourrait aussi créer un village d'anciens jouets traditionnels dont l’île avait anciennement tous les secrets, une manifestation de bœufs tirants (très appréciée par les touristes), une démonstration de Mayolè, etc. … Il suffit de repenser et d’étoffer en termes de choix afin que chaque secteur d'activité puisse se retrouver.  

 

Marie-Galante, et singulièrement les Marie-galantais, doivent davantage s’approprier l’évènement. Créons une vraie culture de l’évènementiel à Marie Galante et pourquoi pas, dans cette optique, prévoir la promotion d'une école pour former les jeunes qui sont attirés par ces différents métiers. 

Il y a là, un avenir qui se joue et qui malheureusement est encore trop ignoré. Tout le monde, ou du moins un maximum, doit pouvoir bénéficier de cet apport par un feedback intelligent comme tremplin pour mieux rebondir économiquement.  Dans ce registre du partage, il est évident que les Communes de Capesterre et de Saint-Louis doivent être à la pointe des différentes manifestations proposées afin de leur porter aussi une plus-value certaine.

 

Saint-Louis bénéficie exclusivement d’une belle baie, il serait urgent de réfléchir sur l’éventualité d’une Transat de P-A-P à Saint-Louis, qui récompenserait les cinq premiers, le but est d’attirer de nombreux participants. On pourrait aussi concevoir une course Jet-Ky par la Karu-Jet de PAP à Saint-Louis, en accordant des récompenses intéressantes aux participants. Il serait aussi propice de prévoir des « Afters » sur cette commune sans oublier Anse-Canot et Vieux-Fort. L'île doit se tourner vers la mer. 

 

S’agissant de la Commune de Capesterre, elle souffre depuis quelques années des arrivées massives des sargasses. Cependant, la municipalité a mis l’accent sur le ramassage immédiat afin de limiter les effets néfastes, des gaz dégagés et cela semble bien fonctionner. L'État s'est récemment engagé à construire une digue dans le but de procéder à l'évacuation vers les grandes eaux. Capesterre demande de croire en sa modernisation. 

 

On voit l’absence de la structure Cap Rêva, par le manque d'hôtel, des festivaliers ont dû coucher à la belle étoile. Mobiliser du monde à Capesterre ferait par ailleurs découvrir son énorme potentiel et sa plage exceptionnelle.  Pourquoi ne pas envisager une grande soirée Léroz sur Tacy, Borée, Étang-Noir ou tout simplement sur la place du bourg face à la mairie ? On a trop tendance à oublier ces deux Communes, est-ce une stratégie volontaire ? Que nous cache-t-on ? 

 

Murat reste le clou pour les grandes manifestations du soir, mais un « developping » sur l’intégralité de l’île parait indispensable. Ces évènements éclatés pourraient commencer une semaine en amont par rapport aux vraies dates de Terre de Blues. On y gagnerait deux semaines au lieu d’une, sachant que le gros des festivaliers sera là, pour les évènements majeurs. D’autres viendront pour profiter de l’authenticité et de la spiritualité de l’île. Ne dit-on pas que l’île est un vortex ? 

Si nous voulons en faire un tremplin économique, allons plus loin que le simple regard musical. Il faut justement utiliser l’apport de ce centre d’intérêt primordial pour orienter les festivaliers vers le terroir Marie-galantais. 

 

Créons un prix musical Terre de Blues chaque année pour les jeunes artistes afin de les encourager et de les soutenir dans la maitrise de leur art. Pourquoi pas aussi, l’éventualité d’un prix littéraire Terre de Blues et l’organisation finale d’une élection de Miss Marie-Galante ? Il s’agirait d’occuper l’espace pendant les deux semaines de festivités. 

 

Ces idées émises, nous avons l'obligation de soulever le problème sécuritaire que l’actualité met hélas en évidence. Un évènement comme celui-ci voit la population tripler. Ce qui, manifestement, pose cette problématique au plus haut point. 

Marie-Galante est dotée d’un hôpital qui n’a pas les moyens de faire face au traitement des cas graves. L’accident qui s’est produit entre Capesterre et Grand Bourg, avec les conséquences que l’on connait, nous rappelle tristement la nécessité d’être équipé d’une structure hospitalière en capacité totale de faire face aux urgences. Le bloc opératoire de l’hôpital de Ducos doit être opérationnel pendant toute la durée du festival et que nous ayons aussi en permanence un hélico basé sur l’île, prêt à décoller en cas d’urgence. 

Il n’est pas question de recevoir ce monde sans tenir compte de cet aspect sanitaire fondamental. Il en est de même pour la santé et la vie des Marie-Galantais qui, sur place, souffrent de cette carence inacceptable et indigne de la République. 

 

Enfin, je lance ce cri quant à la transparence des retombées financières de cette opération. En effet, depuis plus de vingt ans, personne ne sait si cette manifestation est un plus pour nos collectivités ou, au contraire, obère davantage leurs finances. Nous sommes dans l’opacité totale s’agissant du rapport comptable de cette manifestation. 

Depuis sa création, nous n’avons eu aucun bilan sur les comptes de cet évènement. Par ailleurs, j'apprécierais donc solennellement d'avoir les comptes, au moins sur les cinq dernières représentations. Montant de la part de l’État, montant des Collectivités, montant total et nominatif des Sponsors privés. Que ce budget soit présenté avec le coût de la prestation de chaque artiste et les frais d’approche de toute l’organisation. Évidemment, il faudra aussi de manière détaillée présenter le feuillet des recettes et là, je parle de billetterie. 

 

Pour cette année, la soirée du fils Marley, il y avait au moins cinq mille personnes à 45 €, on devrait avoir une recette globale d’au moins 225 000 € et probablement davantage pour la soirée Youssou N’Dour. On en serait déjà pour ces deux soirées sur 450 000 €. Les socioprofessionnels sollicitent ces paramètres pour affuter leur organisation. Une transparence s’impose si nous voulons améliorer et aller encore plus loin dans la bonification de cette manifestation. Tout le monde doit jouer le jeu afin de qualifier et de quantifier parfaitement les prochaines manifestations. Le nombre de festivaliers pour anticiper la location des gîtes, des voitures, pour les restaurateurs, les différentes rotations programmées par les navettes, etc. …

Aucune maitrise n'existe sans statistique, qui ne rend pas compte ne se rend pas compte, nous sommes à l’heure de la toute clairvoyance et transparence… nous espérons sous peu voir dans la Presse les éléments réclamés. 

 

En guise de conclusion, nous porterons une note d'espoir, des perspectives à l’horizon grâce à la réussite et à la popularité de notre Terre de Blues. Nous notons un fait, c’est que Marie-Galante, comme les îles du Sud, agonisant des lustres depuis, ont une chance avec l’Événementiel. Le dépaysement et l’authenticité de ces quatre îles attirent et enchantent des gens venant du monde entier. Il y a matière. 

 

Il faudrait y mettre l’accent et définir sur chaque île le possible des améliorations.  Ainsi, Marie-Galante ne peut pas s’autosatisfaire d’un seul évènement comme Terre de Blues. Par conséquent, il faudrait aujourd’hui, sur l’année, étaler et produire au moins quatre évènements identiques et de grande envergure. De plus, je vous laisse rêver d'éventuelles retombées si nous pouvions enfin réussir ce challenge. Tout est possible, on le peut, « sé zyè ki lach ». 

 

Par ailleurs, nous avons déjà des idées précises sur les sujets et les secteurs d’activités qui pourront faire l’objet d’un grand développement à venir sur nos îles. Alors, nous aurons le temps de revenir vers vous pour dévoiler un « Plan de redressement et de développement à venir pour les Îles du Sud ». 

 

Nous disons « Îles du Sud » parce que notre population Marie-Galantaise est devenue si faible que l’État statistiquement pourrait prendre n’importe quelle décision de restriction ou de fermeture pour des raisons d’économies. Afin de pallier cette abomination, nous vous informerons, sous peu, du micmac qui se joue en coulisse. Nous avons donc décidé avec TERRE DE HAUT, TERRE DE BAS, DÉSIRADE et MARIE-GALANTE de créer une Association de défense de nos petits territoires s’intitulant : « NOU KAT SE YONN ». 

 

Nous représentons aujourd'hui, pour l'ensemble des quatre îles :  16 000 habitants, et pour peser vis-à-vis des Collectivités et de l’État, nous aurons besoin de parler d’une seule voix et d’une même entité.  Ainsi, nous n’en dirons pas davantage pour l’instant, mais veuillez très rapidement adhérer à cette Association qui, librement, bénéficie déjà, d’un Président pour chaque île.

 

La Société Civile des Îles du Sud pense, réfléchie donc existe aussi ! 

Qu’on se le dise ! 

 

NB : À la suite de ce terrible accident survenu à Capesterre, nous portons tout notre courage à la famille et nous partageons fraternellement cette peine. 

 

Par ailleurs, questionnons-nous, encore une fois, sur la responsabilité de la fermeture du bloc opératoire de l’hôpital de Ducos, surtout pendant les festivités de Terre de Blues. 

Ces personnes auraient pu être secourues sur place en évitant une perte de temps considérable durant l’évacuation vers P-A-P. Cela démontre tristement, encore une fois, une forme d’irréflexion de notre organisation. 

 

Marie-Galante, Terre de Blues ou pas, ne peut essentiellement dépendre d’un simple hélico pour pallier l’urgence de tous les malheurs à venir. 

J'affirme accepter une telle situation, en 2023, est un recul démocratique moyenâgeux indigne de notre époque.

 

Je ne l’accepte pas ! 

 

GB le, 31/05/2023

 

Président de NOU KAT SE YONN pour Marie-Galante.

 

Bernard Leclaire






 

 

Commentaires

  1. Merci pour cette analyse et les propositions

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  2. Belle analyse Bernard, tu as aussi raison pour le bilan financier indispensable pour savoir où en est la manifestation.

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  3. Ne pas mettre en concurrence les événements comme ceux qui se sont tenus à l'hôtel de folanse avec les animations des restaurateurs... une aspiration de la clientèle qui réduit à néant leurs espoirs d'un chiffre d'affaire revivifiant...

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