Aurions-nous échoué notre Île, « Nous » les Marie-Galantais ?

Aurions-nous échoué notre Île, « Nous » les Marie-Galantais ? 







Photos de MME Donineaux Mesmine. Saint-Louis M/G.



Aurions-nous échoué notre Île, « Nous » les Marie-Galantais ? 

 

De bien tristes images de Marie-Galante, encore des preuves flagrantes de l’accentuation de son dépeuplement devenu chronique et presque irréversible.  En plus, le phénomène de dénatalité aujourd'hui se maintient du fait que l’on ne peut plus naître sur cette île. Pour la première fois dans son histoire, depuis l’aube des temps, on a carrément supprimé le service maternité de l'hôpital Sainte-Marie.  

Que veut-on vraiment pour cette île ?

On ose toucher là, une symbolique qui est la Vie dans son essence. 

Marie-Galante est-ce dorénavant un dortoir ou même un mouroir ? 

 

Les Politiques se succèdent et on n'a jamais osé penser redynamisation des Îles du Sud en actionnant un système fiscal plus adapté et plus attractif. C'est là, le seul levier qui ferait repartir l'économie de ces petits territoires. Revoir les droits de Succession en allégeant certaines procédures quand on n'arrive pas à joindre tout le monde et en exonérant des professions comme les Agriculteurs, les Cultivateurs, les Marins-pêcheurs et les Petits Artisans.

 

Il faut motiver et penser le retour à la retraite des Marie-Galantais sur leur île. Cela se faisait anciennement, mais depuis les années 90 les Marie-Galantais habitants ailleurs (Guadeloupe, France ou autres) ne reviennent plus. Pourquoi ne pas réfléchir à une prime de réinstallation ou du retour ? 

Nous avions parlé à une certaine époque de Port Franc, de Zone Franche Généralisée, de Collectivité d'Outre-Mer ... qu’en est-il de tout cela ? Il y a des idées, mais force est de constater que ceux qui sont en responsabilité se contentent de gérer le quotidien or Marie-Galante et notamment les îles du Sud méritent une vision beaucoup plus moderne, plus ambitieuse et innovante pour relancer le secteur économique. 

 

Nous n'avons plus droit à l'empirisme, le monde d'aujourd'hui avancera parce que les hommes sauront repousser les limites existantes, ils seront inventifs et ils oseront dans la rénovation, l’innovation, la modernisation, dans la nouvelle créativité digne de ce nouveau siècle. Si on doit faire comme on a toujours fait, nous n'irons nulle part sinon vers l'échec total.

 

Le pire pour Marie-Galante est de ne pas pouvoir canaliser son potentiel intellectuel pour cette Renaissance espérée. Les politiciens en poste ont toujours l'impression que l'on veut prendre leur place. Ils sont dans l'impossibilité totale de dialoguer, de discuter, de penser, de rassembler quiconque de tous ces Marie-Galantais qui pourraient éventuellement redéfinir et redéployer ensemble avec eux un plan véritable pour l'île. 

 

De quoi ont-ils peur ? 

Quelle est leur vision à court, moyen et long terme pour ce Pays ? 

Que pensent-ils réellement ? 

Ont-ils un plan de développement, si oui lequel ? 

On aimerait connaitre, savoir, comprendre où on va, ...nous pourrions entrevoir un avenir, ...aider des compatriotes, ...stimuler et faire un appel au retour ... ? 

Le vide, le néant, la mort, le lugubre, le silence, le "pé-bouch", personne ne sait quoi dire ou quoi faire ? 

 

Des interrogations à ne plus en finir et vous croyez que les jeunes vont vouloir rester à Marie-Galante, à la Désirade ou aux Saintes ? On a fini par installer une guillotine des impôts sur cette île, l'État n'a rien à faire des Marie-Galantais excessivement assujetties à l'impôt foncier qui repose sur 12 % seulement de cette population. Tout est en déficit sur cette île et rien ne fonctionne ! Tout ferme et cela ne gêne personne ! On paye des impôts à croire habiter les Champs Élysées ! Nous sommes en déraison totale. 

Cette tragédie hélas est le résultat d’un marasme qui a commencé bien avant et qui, malgré les alertes, les avertissements, les articles, les livres, les interviews et que sais-je encore …ceux qui avaient la charge du Pays jouaient lé gwo bwa, lé kalazaza é lé kok a bèl poz. 

Aujourd’hui on ne peut plus revenir en arrière, on est vieux, on est fatigué, on ne peut même plus se battre et il ne reste à certains hélas plus que les yeux pour pleurer ! Je pense qu’un jour le vrai bilan s’imposera !

 

On comprend aussi dès lors, pour quelle raison les gens ne veulent même pas hériter des biens des parents puisque l'État français va chercher son dû directement sur les héritiers directs. La seule façon d'y échapper est de ne pas répondre du bien en question. Aussi, pour payer les impôts fonciers il faut avoir construit sur un terrain qui porte le nom du vrai propriétaire or ce n'est pas toujours le cas. Il faut avoir eu un permis de construire, or on sait comment se faisaient les tractations il y a trente ou quarante ans. Fè kaz-awe ! 

 

Il y a de l'ordre à mettre dans tout le pays et malheureusement les vraies questions ne sont jamais abordées. Les quelques Marie-Galantais qui ont encore quelques biens sur l'île ne vont pas tarder, de force à tout vendre afin de se libérer de charges inconsidérées. 

Est-ce peut-être un voulu tout ça ? 

On aurait subrepticement organisé la perte et la fin de cette île sans jamais comprendre le jeu maléfique orchestré. 

 

Il y a longtemps que la Guadeloupe a délaissé, a oublié totalement ces îles. Cette décennie est celle de la dernière chance. Si les derniers Marie-Galantais ne se concentrent pas sur leur possible avenir, personne ne viendra porter solutions à cette île. Il nous reste une dernière usine à sucre et d'après mon enquête on serait déjà en train de signer un potentiel arrêt ... !

 

De 30 000 habitants dans les années cinquante on en est à 9 000 Autochtones et 3 000 Métros au dernier recensement. Pas besoin d'en dire davantage, on a bien compris que le Pays se meure, sa longue agonie se poursuit et si nous n'en faisons rien alors toutes ces petites maisons abandonnées, décrépies et délaissées fleuriront dans le tout Marie-Galante comme des chouk a dan, cadeau machiavélique d'une mort assurée !

 

Je suis très attristé de voir ces images alors que nous pourrions faire tellement de belles choses pour ce Pays dont le potentiel est rarissime et extraordinaire. 

Pon pèp pa pli fò ki nou lè nou vlé !

 

J'ose encore croire en un sursaut de dignité pour au moins porter sur le tabernacle élargi le début d'une prière de la reconstruction. 

 

Merci pour les photos.

 

Grand-Bourg le, 26/12/20

 

Un fils marie-galantais, Bernard Dendelé Leclaire.

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

TERRE DE BLUES 2023, MON RESSENTI ! FORCES, FAIBLESSES ET AVENIR.

Grand-Bourg en flammes…

Que sommes-nous devenus ? NON à la fermeture du Collège de CAPESTERRE DE MARIE-GALANTE !