LE SANG DU SUCRE…

LE SANG DU SUCRE…

                                   Le Sang du Sucre…


Sucre : Les Chiffres du déclin.


Moyenne 1960/1969 : 1 741 497 tonnes de cannes pour 160 000 tonnes de sucre avec un record de 184 000 tonnes en 1965 (montant jamais égalé).

Moyenne 1970/1979 : 1 191 069 tonnes de cannes pour une moyenne de 107 106 tonnes de sucre avec un point culminant en 1973 avec 120 000 tonnes de sucre.

Moyenne 1990/1996 : 417 000 Tonne de cannes pour une moyenne de 45 000 tonnes de sucre.

Sur les dix dernières années : une moyenne de 599 252 tonnes de cannes avec une production de 58 941 tonnes de sucre.

 

Quatre usines en 1990 :

BEAUPORT

GARDEL

GRAND’ANSE

GROSSE MONTAGNE

 

Deux en 2020 :

GARDEL

GRAND’ANSE


Pour résumer, nous produisons trois fois moins de sucre en 2020 qu’en 1965. Quand on nous dit que la Guadeloupe se développe, nous avons du mal à le croire. A moins que les trois millions de tonnes de marchandises importées soient un indice positif au développement de la Guadeloupe ?  (Source Alain PLAISIR).

 

Le sang du sucre ne rapporte plus depuis l'industrialisation de la betterave et la fin de l'esclavage. Les choses sont liées face à l'Histoire. Cette économie esclavagiste et coloniale a fonctionné du moment où il ne fallait pas payer ceux qui étaient sous le soleil dans les champs. Il y va de même lorsqu'il a fallu rémunérer les esclaves devenus des ouvriers et ce jusqu'à la journée d'aujourd'hui, nous en sommes tristement au même stade.  

Si cette étude pouvait remonter depuis le XVIᵉ siècle balayant le temps jusqu'en 1848, on comprendrait bien dans les chiffres de la décroissance que des intelligences et toujours les mêmes mains ont fait en sorte que ... ! et que la longue agonie de la canne avait bel et bien commencé dès la signature du fameux décret d'abolition le 27 avril 1848. 

Rappelons-nous que les colons furent dédommagés, les nouveaux libres non. Il n'y a pas eu de dette comme en Haïti puisque la Guadeloupe est restée française, mais ce « sucre-amer » fruit des plantations de la canne devait à petit feu disparaitre. C’était là, le prix à payer puisque dorénavant rémunéré donc à jamais peu rentable, ce qui explique le processus de sa disparition programmée jusqu’à nos jours. 

La Canne restera alors pour une production de sucre en interne puisque toute la Caraïbe fait du sucre et ailleurs aussi. Par contre, nous avons un Label "Rhum Blanc" à développer pour l'exportation. Il faut casser par et grâce au PTOM les quotas et limitations de cette production. Il y a un véritable savoir-faire qui est ancestral à Marie-Galante. N'est-ce pas là, le meilleur rhum de la Caraïbe voire du monde ? On pourrait étoffer et diversifier avec le Vieux et le rhum Paille. Tout reste à faire dans ce domaine et les possibilités d'exportation sont illimitées à condition de mettre en place immédiatement un marketing agressif au bon sens du terme pour la vente au niveau international. 

On pourrait aussi faire la transformation industrielle dans le domaine du BTP. La bagasse en termes de combustible, mais aussi et surtout en qualité de fabrication des meubles. Il y a la possibilité de faire des agglomérés, des panneaux de contreplaqués, des isolants plastifiés et même des coques de bateaux en époxy ou polyester. Les Ingénieurs sauront quoi faire, puisque les possibilités sont immenses à ce niveau. 

Il y a aussi la fabrication de vinaigre blanc ou brun, d'alcool à 90° pour les pharmacies, on peut aussi faire avec cette même bagasse du sparadrap, des bandes Velpo comme on disait autrefois, des pansements gaz, du coton, du carton, de l'ardoise, de la craie, des antiseptiques contre la COVID pour se laver les mains, des savons, etc., etc.

Nous devons penser à la diversification de notre Agriculture, en passant par les arbres fruitiers pour les jus en boites, les cultures maraichères et vivrières, et autres, et autres, afin de monter en puissance sur notre production interne. Il y aurait même une possibilité de faire du "purina" pour nourrir les élevages de lapins, caprins, porcins, volailles, et autres. Cela nous donnera justement des ailes pour atteindre l'Autosuffisance Alimentaire (chère à Rosan Girard) et ainsi casser en grande partie de cette dépendance due à l'importation obligée. Pourquoi ne pas penser à en faire un engrais ? 

Comment a-t-on survécu en tan Soren ? 

La production de la canne n'est pas une calamité, oui si nous restons groggy debout. Il faut justement se réorienter en fonction d'aujourd'hui. Gérer c'est aussi avoir la capacité de se remettre en cause, en question pour une adaptabilité par rapport à son époque actuelle. Ce que nos politiques n'ont jamais su faire a fortiori insuffler. 

C'est justement parce que l'on a tué notre inventivité que nous en sommes à ce niveau d'immobilisme. Tous les "Michel Morin" sont morts. On n'arrête pas de nous laisser comprendre que nous étions des moins que rien et des incapables. De répéter cet adage à force, on finit par l'inculquer aux générations à venir et le résultat est là, tout cru devant nos yeux en pleurs. 

On a "découillé, dégrainé" l'homme antillais qui, jadis portait sa quinzaine sur la table à manger de ses enfants. Il regardait sa femme avec fierté et on en fait un homme de la honte ! 

Messieurs ce système nous a volé notre Dignité et notamment celle de nos enfants et aussi de nos épouses respectives.  Il va falloir aujourd'hui sortir de cette misère psychologique afin de reprendre le Pays en main. Il y a un mot pour cela, il s'agit de la Responsabilité

Une Guadeloupe « Pays et Territoire d'Outre-Mer » nous transmet le gouvernail de notre développement économique. Il est temps le retour du vrai chef de famille, garant et aiguilleur du succès de la famille guadeloupéenne. L'histoire veut nous mettre hors-jeu dans cette grande mutation or nous en sommes la clé fondamentale pour aborder ce grand virage du changement et de la réussite. 

L'Histoire attend notre réveil, aujourd'hui nous avons un cap et un objectif, soyons au rendez-vous. 

Nous restons français, mais à pouvoir regarder n'importe quel Président français droit dans les yeux. 

Nous restons français, mais nous décidons de notre développement économique. 

Nous restons français en acceptant que la France soit un partenaire privilégié à notre développement. 

Nous restons français à condition de pouvoir commercer avec la Caraïbe. 

Nous restons français à condition de négocier votre responsabilité à régler l'ardoise de l'Eau. 

Nous restons français tant que nous pouvons sur le même pied d'égalité discuter et proposer des solutions pour l’amélioration du bonheur de notre région et de notre peuple. 

Nous restons français à condition que la France nous laisse organiser et structurer notre fiscalité. 

Nous restons français à condition que notre respect mutuel ne souffre plus d'une géométrie variable ou de tapotements dans le dos. 

Il n’y a pas que la canne, les Guadeloupéens sauront faire fructifier et avancer le Pays. Cet archipel regorge de potentialités et de possibilités, il suffirait de laisser se déployer cette ingénierie latente qui ne demande qu’une chose, laquelle de se mettre au service immédiat du développement économique et de l’excellence guadeloupéenne. Respect et Dignité. 

Bernard LECLAIRE. 

GRAND-BOURG le, 28/11/20. 

 

 

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