ÎLES DU SUD - BERNARD LECLAIRE « LES ILES DU SUD » UNE RÉALITÉ RÉVOLUTIONNAIRE !
GUADELOUPE
Grand-Bourg de Marie-Galante. Mardi 11 août 09. Caribcreole.com. Les Saintes, la Désirade, Marie Galante, ces Iles du Sud de l’archipel de la Guadeloupe ne veulent plus être celles de la désespérance. Lasses d’une souffrance silencieuse, elles ont décidé de s’unir pour refuser un scénario tout fait où ici, le Sud se conjugue avec mal développement, double insularité croupissement. Bernard Leclaire, écrivain, fils de l’une de ces îles du Sud, s’insurge lui aussi… Voilà ce qu’il a écrit pour caribcreole. Nous arriverons à sensibiliser l’opinion sur les carences persistantes qui gangrènent depuis plus de vingt ans l’épanouissement des îles parsemées autour du papillon de Guadeloupe, et c’est aussi ensemble, d’audace à force, que nous trouverons enfin des solutions suffisamment fortes et susceptibles d’endiguer la banqueroute programmée de notre Archipel.
Grand-Bourg de Marie-Galante. Mardi 11 août 09. Caribcreole.com. Les Saintes, la Désirade, Marie Galante, ces Iles du Sud de l’archipel de la Guadeloupe ne veulent plus être celles de la désespérance. Lasses d’une souffrance silencieuse, elles ont décidé de s’unir pour refuser un scénario tout fait où ici, le Sud se conjugue avec mal développement, double insularité croupissement. Bernard Leclaire, écrivain, fils de l’une de ces îles du Sud, s’insurge lui aussi… Voilà ce qu’il a écrit pour caribcreole. Nous arriverons à sensibiliser l’opinion sur les carences persistantes qui gangrènent depuis plus de vingt ans l’épanouissement des îles parsemées autour du papillon de Guadeloupe, et c’est aussi ensemble, d’audace à force, que nous trouverons enfin des solutions suffisamment fortes et susceptibles d’endiguer la banqueroute programmée de notre Archipel.
«LES ILES DU SUD»,UNE RÉALITÉ RÉVOLUTIONNAIRE!
C’est
ensemble que nous arriverons à sensibiliser l’opinion sur les carences
persistantes qui gangrènent depuis plus de vingt ans l’épanouissement des îles
parsemées autour du papillon de Guadeloupe, et c’est aussi ensemble, d’audace à
force que nous trouverons enfin des solutions suffisamment fortes et
susceptibles d’endiguer la banqueroute programmée de notre Archipel.
Depuis 1985 les Socioprofessionnels ont toujours
attiré l’attention de la population et des politiques sur l’inexorable descente
aux enfers de l’économie de ces îles. Les prémisses étaient déjà là !
Je veux pour
preuve la constitution de l’ASSECOMAG (Association des Entreprises et des
Commerces de Marie-Galante, regroupant tous les acteurs économiques dès 1986).
Je veux pour preuve mon article paru dans le Bulletin Municipal N°4 de
Grand-Bourg en Août 1990 s’intitulant : « Marie-Galante la gracieu…sement
sinistrée ».
Cet article malgré ses 19 ans garde encore
malheureusement l’actualité du manque d’ambition des solutions politiques
proposées ! De plus, il prédit bien la catastrophe d’aujourd’hui ! Une
relecture s’impose !
Nous avons été les premiers à employer la terminologie
de « Pays » pour Marie-Galante et aussi les premiers à réclamer une « Zone
Franche ou un Port Franc sur 10 ans » à l’époque pour la redynamisation des
différents secteurs économiques des îles.
Je veux pour preuve les nombreux courriers adressés à
Bernard PONS, au Président CHIRAC et à Madame MICHAUX CHEVRY dans
les années 86 à 90.
Il a fallu que Sarkozy, actuel Président de la
République en parle en 2008 pour que la classe politique locale y pense. On
s’aperçoit que cette idée est de nos jours le cheval de bataille du pouvoir en
place comme « le » levier de redémarrage pour toute l’économe Guadeloupéenne !
Jadis cette suggestion apparaissait comme une idée de
folie !
Que sait-il passer ?
A l’époque d’Air-Antilles et d’Air-Guadeloupe les
passagers n’avaient pas l’opportunité de ramener autant d’achats de Guadeloupe.
D'ailleurs le canal de Marie-Galante qui était réputé d’être un «
rendeur-de-foi » dissuadait plus d’un ! On n’allait pas faire pompomme sur le
continent au petit bonheur la chance, nous nous souvenons encore des épopées
dantesques du Suivez-moi, du Neptune, du Delgrès, de l’Oiseau des îles,
d’Antarès, etc. …
Il suffisait d’écouter parler les anciens marins sur
le port de Grand-Bourg pour comprendre la dangerosité de l’aventure ! Aller en
Guadeloupe était une véritable expédition, il fallait trois, quatre, parfois
même cinq heures pour effectuer la traversée par beau temps, je ne parle même
pas de la période des avents ou de la saison cyclonique …
La prolifération des vedettes rapides à partir des années
90 était certes perçue comme un outil de désenclavement, mais quelques années
après (particulièrement pour M/G) ce phénomène s’est avéré une arme à double
tranchants. La traversée se faisait alors en un temps record de 45 minutes de
passe à passe.
Ces affaires liées aux transports maritimes ont
prospéré de manière exponentielle. On a assisté à un déferlement de catamarans
de plus en plus sophistiqués où on dénombrait dans ces années plus de 12
bateaux appartenant aux deux plus grosses compagnies rivales. Et depuis,
l’Avion n’a plus jamais su comment ré-institutionnaliser sa dynamique de
transport !
La concurrence entre les compagnies maritimes a poussé
leurs responsables respectifs à investir sans compter sur la multiplication
effrénée d’une flotte déjà pléthorique, toujours plus rapide mais surtout plus
dispendieuse.
Autres facteurs :
Les magasins des îles se voient confrontés à la
concurrence directe de leurs propres revendeurs de Guadeloupe, puisque les
clients potentiels des îles s’approvisionnent dès lors directement sur le
continent.
On a assisté parallèlement, à l’explosion, dans ces
années 90, de la Zone Industrielle de Jarry. Dans cette même décennie,
Pointe-A-Pitre rendait commercialement l’âme petit à petit où les acheteurs
potentiels se retrouvaient tous aussi chez le revendeur de Jarry.
Ces revendeurs grossistes n’ont pas joué le jeu de
l’éthique commerciale.
- Je veux pour preuve en qualité de Président de
l’ASSECOMAG d’avoir eu en main en 1991 la copie de la facture d’une «
sorbetière » achetée par un particulier chez un grossiste à Jarry au même prix
qu’un commerçant à Grand-Bourg qui en achètent 6 pour la revente.
Par conséquent, on observera à Marie-Galante la
fermeture impuissante de nombreuses affaires sans pour cela que l’on
s’interroge sur les inconséquences immédiates et futures !
En final de compte, les îles du Sud finiront par
se dépeupler et automatiquement ces populations viendront grossir celle des
Abymes, Pointe-à-Pitre, Gosier, Baie-Mahault, Lamentin, particulièrement par
les Marie-Galantais et les Désiradiens, et les régions de Basse-Terre et Trois
Rivières par les îles des Saintes.
Systématiquement, la jeunesse Marie-Galantaise dès les
années 90, va rechercher sa destinée en Guadeloupe ou ailleurs. L’île natale en
elle-même n’offre plus aucun débouché sinon d’être fonctionnaire dans
l’éducation nationale et encore, un fonctionnaire ayant exercé ailleurs et qui
ne serait pas très loin de la retraite !
Le plus grand revers de cet état de cause réside dans
cette « fuite en avant » des populations des îles vers la Guadeloupe. On se
rend bien compte que les forces vives ont disparues à partir de ces années 90
et inéluctablement ce phénomène de déclin accéléré va spolier définitivement
tout espoir de relance ou de redressement économique durable et pérennisé dans
ces îles.
Vers 97, 98 les voyages se sont littéralement
affaiblis, la population moins importante, les rotations moins évidentes faute
de passagers, les vedettes rapides qui ont tué Air-Guadeloupe, qui ont tué
l’embauche dans ces îles, ont simplement fini par se mordre la queue. Le vide a
généré le vide à tel point que personne ne s’en sort plus !
La concurrence acharnée a abouti à une lutte sans
merci de dumping, ces compagnies ont été dans l’impossibilité de trouver un
consensus intelligent s’agissant des horaires de départ et d’arrivée.
Elles ont toutes les mêmes horaires pour la course en mer, la question a
toujours été à qui arriverait le premier à destination or le second suivait
toujours de 5 minutes d’écart au plus. Nous assistons alors très vite au
retrait des Banques qui auparavant stimulaient et sustentaient allègrement
cette frénésie destructrice.
Ces compagnies se sont elles-mêmes auto-fusillées sur
l’autel du non-sens puisque les passagers transportés ont fini par s’établir
définitivement en Guadeloupe. Ce qui était une simple envie d’achat au départ
est devenu une opportunité de vie et d’échappatoire indispensable par rapport à
une île où plus rien de tangible n’était proposé !
- Je veux pour preuve que depuis plus de 20 ans,
aucune politique n’a su freiner ou inverser la courbe du dépeuplement de l’île
de Marie-Galante, il y va de même pour les Saintes et la Désirade. Posons-nous
la question de savoir, qu’est-ce qui a été fait ou même proposé depuis pour ces
îles afin de stopper leur dépeuplement ?
Rien, tristement rien !
Rien, tristement rien !
On a assisté pantois à cette hémorragie, je dirai avec
même une certaine hypocrisie morbide, un sarcasme et une appétence face à
malheur d’autrui qui allait inévitablement devenir collectif !
Le Tourisme n’a jamais réellement été « pensé » à
Marie-Galante dans le but d’en faire une économie véritable, sinon un simple dérivatif
de week-end permettant la survie de quelques loueurs de voitures et de quelques
gîtes ça et là !
Aujourd’hui, depuis le coup de gueule du LKP, on se
rend subitement compte que la Guadeloupe est un Archipel !
Il y a des réunions partout, on parle des Assises
de-ci, deçà, de Congrès par-ci, par-là, des Etats-Généraux ici ou ailleurs, de
Groupement d’Intérêts pour ces îles du Sud, d’Etat des lieux, de la création
d’un Observatoire Economique, de plan Colibris, etc. etc. …et que sais-je encore
!
Que faudrait-il faire ?
Je dis une chose, tout comme je l’avais annoncé 20 ans
avant tous, concernant l’état actuel des îles du sud. J’avais réclamé un statut
de "Zone Franche toutes activités" sur 10 ans, mais vu l’ampleur des dégâts en 2009,
j’affirme qu’il faudrait aller beaucoup plus loin !
Par conséquent, je proclame qu’il est urgent de
constituer les îles du Sud (Marie-Galante, Désirade et Les Saintes) en une
entité de COM : (Collectivité Outre Mer), ou une CMOM (Collectivité Maritime
d’Outre Mer), si nous voulons réellement nous en sortir et si nous voulons
enfin choisir et définir l’orientation de notre propre développement social,
économique et culturel.
A l’intérieur de ce statut, je suggère de manière
synthétique quelques grands thèmes qui seront à approfondir et à mettre en
place :
*Constitution immédiate
d’une Zone Franche toutes activités sur 10 ans (sur les 3 îles).
*Mise en place d’un
Transport Maritime par l’Etat pour assurer la continuité territoriale. (Service
public).
*Idem pour le Transport
Aérien avec en sus, "l’Internationalisation" de l’Aéroport des Basses.
*Pour la Sécurité, la
mise en place immédiate sur chacune des îles d’un Poste de Police ou d’un
Commissariat.
*Idem s’agissant de la
PAF.
*Idem s’agissant de la
Douane.
*Développement des
échanges linguistiques avec Cuba et Barbade.
*Création du « Musée de
la Mer » aux Saintes.
*Création d’un « Musée
de l’Histoire » (Exposition permanente sur l’esclavage + les Immigrations
post-esclavagistes...) sur la Désirade.
*Dynamisation
touristique des îles du Sud avec la mise en place d’un "Observatoire Touristique" sur chaque île en place et lieu d’un simple Office du Tourisme. Développement
de l’Image des îles. Faire de l’industrie du Tourisme une réalité économique.
*Mise en place d’une «
Taxe » destinée à promouvoir le développement économique, sur le CA des
jeux du hasard comme le Loto – Millionnaire – PMU… etc.
*Réfection de tous les
Sites et Vestiges historiques : Château Murat – Rousselle Trianon – Fort
Napoléon etc. pour le développement touristique.
*Développer et
spécialiser la Désirade en Zone de Thalassothérapie – remise en forme – idem
pour sportifs de haut niveau - Centre de rééducation destiné à l’appareillage
des accidentés –
*Création à la
Désirade d’un Centre de Désintoxication inter-île, lié à toutes formes
d’addictions. (Alcool et drogue).
*Création aux Saintes
d’une « Université de la Mer », touchant à tous les métiers du secteur.
(Construction navale – Réparation – Innovation des techniques) - Mise en place
d’une Ecole de formation de pilotes maritime tous niveaux –
*Création d’un « Port
de Pêche Inter-îles » aux Saintes avec infrastructure permettant la vente en
gros du poisson, voire exportation et création de structures pour la conservation
– la transformation – le stockage et le fumage du poisson des différentes
pêches réunissant l’apport des autres îles du sud –
*Mise en place d’une «
Coopérative des Produits de la Pêche des îles du Sud » aux Saintes –
*Création à M/G
d’un Tourisme de luxe – mise en place de Structures de réception de haut niveau
–
*Création d’un Golf - Développement de gîtes et de tables d’hôtes pour le
tourisme journalier et de W E –
*Développement à
M/G d’une « Ecole Internationale du Cinéma » en partenariat avec le CNC -
*Faire de Murat
l’arrière cour d’un « Studio Spécialisé en Effets Spéciaux » –
*Repérages de
lieux idylliques de tournage dans un Book Mondial pour tournages internationaux
sur les 3 îles.
*Création d’une « Ecole
du Journalisme et des Métiers de l’Audiovisuel » à Marie-Galante.
*Création d’une TV des
îles du Sud - Idem Radio sur chaque île –
*Faire de M/G, un «
Centre d’Affaires au niveau Caribéen ».
*Développement de
l’Agriculture (agro-transformation) – Création d’un INRA.
*Développement de la
production cannière – modernisation de l’usine de Grand-Anse – développement de
la filière (canne sucre rhum) –
*Création du « Musée de
la Canne et de l’Histoire des Usines » sur l’ancien site de l’Usine Robert.
*Mondialisation de
l’Exportation du Rhum, sans restriction de quota –
*Faire de Folle-Anse
une Zone de Développement Commerciale et Industrielle. –
*Repositionnement du
Port de Folle-Anse en « Port Sucrier et Touristique » où les bateaux de
croisières peuvent accoster. (Ce qui permet de percevoir une taxe sur chaque
passager).
*Création à
Folle-Anse d’une unité de Ciment Antillais pour la mise en sachet du ciment sur
place grâce à des silos de stockage de la matière première.
*Idem s’agissant du
stockage du Gaz Butane domestique. Mise en place d’une cellule pour la mise en
bouteille localement.
*Idem pour tous les
produits GMA.
*Développement du
Tourisme de Croisière : Marie Galante – Désirade - Les Saintes. (Création de la
destination).
*Faire de Grand-Bourg
la Capitale Administrative et Commerciale de M/G – de Capesterre la Zone par
Excellence des Structures Hôtelières – de Saint Louis, l’Excellence Artisanale,
Artistique et de la Restauration Marie-Galantaise.
Je lance ici l’idée de la COM qui sera demain la voie
à défendre si les générations d’aujourd’hui n’ont pas le courage de leur
intelligence. Je n’ai pas volontairement livré toute ma stratégie sur
l’inévitable réussite d’un tel concept. Je veux parler des nouvelles
orientations économiques modernes que peuvent développer les Îles du Sud,
exemples:
*dans le domaine de
l’Economie Culturelle et des Spectacles !
*les nouvelles
techniques pour la Maîtrise des Déchets Ménagers et le Traitement des
Ordures en générale.
*les nouvelles
technologies génératrices d’électricité à savoir l’éolienne, l’hydroélectricité,
le solaire … etc.
*dans le domaine du
carburant bio à l’éthanol, pourquoi ne pas récupérer 85% de la production de la
canne à M/G en éthanol pour la consommation d’essence des voitures et engins
sur des Trois îles. Ce serait justement un label touristique exceptionnel et
unique dans la Caraïbe !
Les rapports avec le continent seront plus harmonieux,
plus équitables et bien plus féconds grâce aux échanges commerciaux,
touristiques, culturels, industriels et intellectuels instaurés dans les deux
sens. La croissance économique des îles rejaillira sur la Guadeloupe elle-même,
qui continuera de jouer un rôle moteur dans toute la région.
Les Trois îles en COM constitueraient un tremplin de
relance économique inévitable où de nombreux Guadeloupéens pourront eux-mêmes
trouver un emploi.
Chacun doit penser
l’épanouissement de sa terre pour le mieux être de sa population. Une
substitution de population est entrain de s’opérer tout doucement à
Marie-Galante d’où ma peur profonde de la perte progressive de ce qu’a été «
l’identité Marie-Galantaise ».
Je ne crie pas aux loups, mais je dis attention, la
nature a horreur du vide !
Un nouveau monde s’ouvre, les limites de la
Mondialisation et la crise financière qui sévit démontrent une chose, c’est
l’extrême fragilité du Capitalisme.
La société occidentale qui depuis des siècles gèrent
le monde semble vouloir affirmer implicitement qu’elle n’a pas ou qu’elle n’a
plus la science infuse.
Le moment est plus que venu où nous devons nous
réveiller pour faire entendre une nouvelle conception de ce monde qui point, en
l’attestant par cette « caribénitude » que nous portons en Nous. Il revient aux
hommes politiques actuels sur ces îles de pouvoir rassembler tous les fils
vaillants capables de penser et de réaliser cet immense challenge du XXIème
siècle !
Bernard Leclaire
Écrivain Marie-Galantais.
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